- Il s’agit de la turbine à impulsion la plus puissante jamais construite : 500 mégawatts en une seule unité
- Chaque pièce doit être assemblée avec une précision millimétrique à plus de 3 000 mètres d’altitude
Imaginez déplacer une pièce d’acier de 32 tonnes sur une route de montagne, l’insérer dans un trou creusé dans la roche et la fixer avec une tolérance de quelques millimètres seulement. C’est le défi que la Chine vient de relever au Tibet (Xizang) : assembler la turbine impulse la plus puissante jamais construite. Il y a un mois, nous vous avons déjà expliqué comment cette machine a été conçue et comment elle a été transportée dans un endroit reculé. Maintenant, le plus difficile commence : l’assemblage, avec des grues géantes, des simulations numériques et une précision millimétrique dans un espace confiné.
Le premier grand composant est déjà en place
Comme le rapporte Global Times, le montage a commencé par une pièce clé : une section de l’anneau de distribution d’eau, la structure qui canalisera le flux vers la turbine. La section installée pèse 32,1 tonnes, mesure 3,1 m de diamètre et 95 mm d’épaisseur, et a été placée avec une précision millimétrique dans la fosse des machines à l’aide d’une grue de 400 tonnes. Ce premier assemblage marque le début officiel de l’installation et ouvre la phase d’assemblage noyau par noyau.
Une turbine géante, conçue avec la précision d’une horloge
La turbine du projet Datang Zala est une unité motrice de 500 MW, la plus puissante de ce type. Selon Xinhua, elle a été entièrement développée en Chine par Harbin Electric Machinery. Elle comprend 21 « cuillères » hydrauliques, d’un diamètre extérieur de 6,23 m, d’une épaisseur de 1,34 m et d’un poids d’environ 80 tonnes.
Altitude, espace et acier
Déplacer et assembler chaque élément dans un canyon à haute altitude oblige à fragmenter les structures. L’anneau de distribution (28 m × 25,2 m × 4 m) a été divisé en 13 sections pour son transport et son montage. L’équipe utilise la modélisation BIM/3D, des maquettes à l’échelle 1:1 sur le plateau et un procédé de soudage avec de l’acier à haute résistance développé en collaboration avec des universités, afin de réduire les manœuvres et d’assurer l’intégrité structurelle.
Un élément clé de la stratégie énergétique du pays
Datang Zala est le premier projet hydroélectrique du Tibet d’une puissance de 1 million de kW, et il sera intégré comme nœud important du réseau dans l’ouest de la Chine. Sa construction vise à renforcer l’offre d’énergie renouvelable dans la région et à intégrer une zone géographique complexe dans le système national.
Les données officielles indiquent que la Chine compte plus de 94 000 barrages et 436 GW de capacité hydroélectrique installée. La production annuelle est d’environ 1,42 billion de kWh, soit 57 % de toute sa production renouvelable. Datang Zala s’inscrit dans cette tendance : de grandes infrastructures pour garantir l’approvisionnement, réduire le charbon et stabiliser le système grâce à une énergie hydraulique gérable.
Beaucoup de travail reste à faire
L’installation de la turbine n’est qu’une partie du processus. Il manque encore des composants essentiels, des raccordements hydrauliques et des essais de fonctionnement en hauteur. La mise en service est prévue pour 2028. Cependant, le montage et les essais se poursuivront au cours des prochains mois, et tout imprévu pourrait retarder le calendrier.